Dès le début de cette année 2018, nul n’est censé ignorer l’invitation du Pape François à la prière pour la Paix et le bien-être des personnes en République Démocratique du Congo. Il appert que la situation politique en République Démocratique du Congo semble implacablement chaotique et ne laisse personne à travers le monde indifférent. Il en résulte un déséquilibre dans l’administration du bien commun et de mode vie sociale. D’une part, on assiste à des groupes d’individus qui roulent carrosse (riches), et d’autre part, c’est la majorité du peuple qui croupit en une extrême misère. Quoi faire pour réduire cette incommensurable misère, qui en est une des causes principales dans un pays immensément riche des ressources naturelles?

 Sans pour autant revenir à relater l’histoire de cet état calamiteux que vit la République Démocratique du Congo, l’unique espoir reste impérativement le respect de la Constitution et la tenue des élections. De plus, pour remédier à ces situations aux contours imprécis, un accord dit de Saint-Sylvestre était signé entre les partisans du pouvoir et les parties prenantes, en l’occurrence la société civile, l’opposition, etc., sous la bénédiction de la Conférence Épiscopale du Congo (CENCO).

Dans son périple au Canada,  la CENCO (Archevêque Marcel Utembi, Président de la Conférence Épiscopale du Congo, Archevêque Fridolin Ambongo (Vice-Président de la Conférence Épiscopale Congolaise) et Abbé Donatien Chole (Secrétaire de la Conférence Épiscopale du Congo) a entendu par ailleurs rehausser sa présence à Montréal en vue d’échanger avec les Congolais.  Ainsi, ce 18 mars les centaines de Canadiens, Congolais d’origine résidant à Montréal et aux alentours, amis et connaissances d’autres nationalités se sont joints massivement aux Congolais à l’appel lancé par le président de la Communauté Congolaise à Montréal (Mr. Jean David E’ngazi) pour participer à la Messe et à la conférence sur les enjeux actuels en République Démocratique du Congo à la Mission Notre-Dame d’Afrique. Une Messe était dite à 11h00 par l’archevêque Fridolin Ambongo et concélébrée par l’archevêque Marcel Utembi, Abbé Chole et une dizaine de prêtres devant une assemblée non seulement catholiques mais aussi des autres Églises Chrétiennes. Succinctement, dans son homélie l’archevêque Fridolin Ambongo a exhorté les participants à la façon ci-après:

« Dieu nous invite à revenir vers LUI. Nous découvrons un Dieu qui fait alliance avec son Peuple. Un Dieu qui s’est approché de son peuple et pour son bien Il a scellé une Alliance avec lui. Dieu lui-même a donné le contenu de cette Alliance lorsqu’Il dit : « Vous serez mon peuple et moi je serai votre Dieu si vous observez ma Loi, si vous écoutez ma Parole, eh bien moi je serai votre Dieu et vous serez mon peuple. » Mais le peuple n’a pas respecté le thème de ce contrat. Le Peuple a préféré faire confiance à d’autres dieux, aux faux dieux. Il a préféré compter sur la force à lui, préféré céder à l’égoïsme, il a préféré mettre en évidence ses intérêts personnels, privés et égoïstes. En se détournant ainsi de son Dieu, il a pris le risque de rejeter la protection de Dieu, de s’éloigner de la bénédiction de Dieu, préférant ainsi courir à sa perte et c’est ça arriva à Israël. Plus l’homme s’éloigne de l’Alliance avec Dieu, plus il prend le risque de mettre en péril sa propre vie et la vie de la communauté dans laquelle il appartient. N’est-elle pas là la même réalité que la plupart de nos pays en Afrique, notamment la RDCongo, etc… sont en train de vivre aujourd’hui? N’avons-nous pas pris le chemin de notre propre égoïsme laissant de côté la Loi de Dieu qui est Source de Bonheur et Source de bénédiction, non seulement pour quelques uns mais tous les enfants de Dieu? Lorsqu’un peuple a perdu le sens  du bien, le sens de la communauté, le sens de vivre ensemble, lorsque l’appétit du pouvoir, de l’avoir prend le dessus sur la valeur de la personne humaine, la société ne peut que sombrer dans la médiocrité, dans la misère. Qui peut alors nous sortir de cette situation? L’Évangile d’aujourd’hui nous donne l’espérance malgré les conséquences désastreuses de notre choix égoïste qui a attiré le malheur sur nous et notre peuple. L’Évangile nous apporte un peu d’Esperance. »

La Messe a été suivie dans l’après-midi vers 14h30 par une conférence dans la grande salle de la Mission Notre-Dame d’Afrique devant une assemblée pleine à craquer : mamans, papas, jeunes, enfants… Entre temps, Mgr. Marcel Utembi s’est rendu à Ottawa pour une célébration Eucharistique avec la communauté Congolaise de la place. Dans son allocution, l’archevêque Fridolin Ambongo a brossé la situation politique et économique actuelle de la République Démocratique du Congo. Ainsi, une série de questions ont été posées au Mgr. Fridolin et à l’Abbé Chole. En grosso modo, l’archevêque Fridolin Ambongo et l’abbé Chole ont exhorté les Congolais à garder l’espérance et à s’unir comme un SEUL PEUPLE pour l’unité du pays nonobstant les divergences dans les choix de leurs partis politiques ou candidats. Pour compatir à la misère du peuple, les fidèles Catholiques de la Communauté Congolaise de diaspora à Montréal ont offert un chèque de 3000 US à la CENCO.