L'Église est une institution bien exceptionnelle. Elle pratique le pardon comme aucune autre institution, semble-t-il. Vous voulez des exemples ? Elle a parfois condamné malheureusement certains de ses plus grands penseurs. Or elle en arrive souvent à les comprendre, à leur pardonner et même à leur demander pardon en les nommant cardinaux comme les jésuites de Lubac et Daniélou, quand elle ne va pas jusqu’à les canoniser. Il lui arrive même de les inviter au Vatican pour prêcher la retraite de Carême au Pape et aux cardinaux comme Paul VI l'a fait en 1972 en recevant Maurice Zundel, un prêtre suisse, très peu connu parce qu'il avait été longtemps exilé en Égypte et ailleurs. Il était peu connu car sa vie fut d'une grande humilité. Paul VI, alors qu'il était l'abbé Montini, avait appris à bien connaître Maurice Zundel qui avait à l'époque une trentaine d'années. Ils s'étaient connus chez les Bénédictines de la rue Monsieur, à Paris, où Zundel était aumônier.